Header image  
Des images et des souvenirs  
  
 

 Image 2
Albums photos

 
 Image 2
Cartes & itinéraires

 
 
Basilique de Vezelay - Août 2014

Basilique de Vezelay (Yonne)

Samedi 9 août 2014. Impossible de faire le compte du nombre de mes visites à Vezelay***. Le "Mont Saint-Michel des terres". Bref, une petite merveille d'art roman que ce samedi ensoleillé je me plais de faire visiter à Aurélie et Blandine.La ville est située sur une haute colline. Celle-ci a valu à Vézelay d'être renommée Vézelay-la-Montagne pendant la révolution. Seul le côté ouest est facilement accessible, les versants sud, nord et est étant plus abrupts. La rue principale permet de rejoindre l'église abbatiale située sur le point culminant. Vézelay domine la vallée de la Cure.

On trouve les premières traces de l'abbaye entre 871 et 877 ap. J.-C., date à laquelle elle s'installe sur la colline et accueille des moines bénédictins. Élu en 1037, l'abbé Geoffroy réforme l'abbaye et convainc ses contemporains que l'abbaye possède les restes de Marie-Madeleine : d'où pèlerinages, donc offrandes et donations. Entre les années 1050 et 1250, Vézelay fut le plus grand sanctuaire magdalénien d‘Europe occidentale. Ceci profita naturellement aux habitants et le village devint une petite ville. Il faudra attendre une bulle pontificale pour que Madeleine devienne officiellement la patronne de l'abbaye (1050). En 1096, Urbain II prêche la première croisade ; la construction de l’abbatiale est décidée. Elle est consacrée en 1104. Après bien des vicissitudes (révoltes, conflits seigneuriaux, incendie de 1120), le narthex est construit. En 1146 la réputation de Vézelay est telle que Bernard de Clairvaux y prêche la deuxième croisade. En 1190, Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion s'y donnent rendez-vous pour la troisième croisade. Le chœur de l'église romane est reconstruit en plus vaste. Si vers 1215 l'abbatiale est achevée, les conflits avec les comtes de Nevers reprennent. La protection des reliques de la Madeleine semble peu efficace, et les pèlerins se détournent de cette ville agitée par tant de conflits. En 1279 le pape proclame que le corps retrouvé à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume est bien le corps de Marie Madeleine. Les pèlerins se détournent de Vézelay. En 1280 une ordonnance signée de Philippe le Hardi proclame le rattachement plus ou moins complet de Vézelay au domaine royal.

Chef-d'œuvre d'architecture romane du XIIe siècle, la basilique fut rénovée par Viollet-le-Duc à partir de 1840. La façade d'origine avait déjà été modifiée dès le XIIIe siècle par l'adjonction du grand pignon, comportant d'étroites baies élancées. Elle présente trois portails dont seul le portail central est doté d'un tympan sculpté. Le pignon de la façade sert de tympan aux voûtes du narthex. Les baies procurent de la lumière au narthex. Les statues représentent, au sommet, le Christ assis, tenant le livre des Évangiles et bénissant ; deux anges portent une large couronne au-dessus de sa tête. À la droite du Christ, se trouve la Vierge, à sa gauche Marie-Madeleine. Enfin aux deux extrémités du groupe deux anges sont représentés. Entre les fines baies, on peut voir de grandes statues de saints : saint Jean l'Évangéliste, saint André, Jean le Baptiste, saint Pierre, saint Paul et saint Benoît.

Le tympan*** qui surmonte le portail central de la façade représente le Jugement dernier. Il fut exécuté en 1856 sous la direction de l'architecte Viollet-le-Duc. La composition est classique et inspirée d'autres Jugements Derniers de la même époque. Au centre le Christ préside la scène, les deux bras grand ouverts. À ses pieds, à sa gauche, l'archange saint Michel, un diable hideux à ses côtés, procède à la pesée des âmes. Les damnés, généralement nus, se dirigent vers l'enfer et sont avalés par la gueule d'un monstrueux Léviathan. À la droite du Christ, les élus sont menés vers la Jérusalem Céleste.

Si l'on ne devait retenir qu'une seule chose de la basilique de Vezelay, ce serait à coup sûr son Narthex***, véritable chef-d'oeuvre de l'art roman. Son rez-de-chaussée et les arcades des tribunes furent érigées entre les années 1135 et 1145. L‘étage, caractérisé par des voûtes au style très différent, ne put être construit qu‘aux environs des années 1146-1147. Il mesure 23,5 mètres de largeur sur 22 de profondeur et comporte trois vaisseaux comme la nef. Au fond du narthex, trois portails s'ouvrent sur la nef de la basilique, tous surmontés d'un tympan sculpté. Deux petits portails encadrent le grand portail. Celui de droite est consacré à l'Enfance du Christ, celui de gauche, à des scènes après la Résurrection. Le portail central traite de deux thèmes : le Christ monté au Ciel, trônant en gloire à la droite du Père, accomplit la promesse qu'il a faite aux apôtres le jour de l'Ascension, il les remplit du don du Saint-Esprit à la Pentecôte.  Le tympan du portail central est un des plus grands chefs-d'œuvre de l'art roman en France. Il mesure un peu plus de neuf mètres de large sur cinq mètres vingt-cinq de haut. Il représente la création historique de l'Église, avec le Christ bénissant les apôtres et leur assignant la mission de convertir les nations. Le visage impassible du Christ contraste avec sa position en forme d'éclair et le mouvement tourbillonnant de ses vêtements. Des rayons partent latéralement de ses mains, en direction des apôtres. Cela symbolise la transmission de l'esprit du Christ. Les douze apôtres tiennent à la main le livre Sacré et sont prêts à partir aux quatre coins du monde. Et ce monde est représenté dans toute sa diversité : dans huit caissons, disposés en demi-cercle en bordure supérieure du tympan, on peut reconnaître de gauche à droite, d'abord deux apôtres en train d'écrire, puis les Juifs, les Cappadociens, les Arabes semble-t-il, les Cynocéphales censés habiter aux Indes, les Phrygiens, les Byzantins et les Arméniens. Dans la première voussure entourant ce tympan, les signes du zodiaque alternent avec les travaux des mois. Au linteau, peuples connus et inconnus se dirigent ainsi vers deux personnages de haute taille placés aux pieds du Christ et qui doivent amener ces peuples à ce dernier ; il s'agit de saint Pierre, reconnaissable grâce à sa clé, et saint Paul, les deux piliers principaux de l'Église.

Le tympan et les voussures du portail sud est consacré aux scènes de l'enfance du Christ d'après les récits des évangiles de Matthieu et de Luc. Dans le registre supérieur du tympan est représenté conformément à la tradition byzantine, la Vierge assise de face, tenant l'enfant sur les genoux. Celui-ci reçoit les présents de ses visiteurs : l'or, l'encens et la myrrhe, symboles de sa royauté, de sa divinité et de la Passion à venir.

Le tympan et les voussures du portail nord représente deux scènes liées à la résurrection du Christ. Le registre supérieur représente l'Ascension. Les onze apôtres, dont les têtes ont été brisées en 1793, sont animés par une crainte religieuse et mus par un souffle ascensionnel qui soulève le bas de leurs tuniques. Le registre inférieur du tympan retrace l'épisode de l'apparition du Christ aux deux disciples d'Emmaüs.

Plus longue (62 m) que celle des grandes cathédrales françaises, la nef est impressionnante. Cette nef romane fut achevée en 1140. Elle comporte dix travées dont neuf avec des voûtes d'arêtes séparées par des arcs-doubleaux en plein-cintre, supportés par des colonnes à trois étages. Elle comporte deux bas-côtés, voûtés d'arêtes eux aussi et reposant sur des colonnes à chapiteaux historiés. Les arcs-doubleaux sont bicolores du fait de l'alternance entre les claveaux clairs et les claveaux foncés qui les composent. La dernière travée de la nef, qui jouxte le transept est voûtée d'ogives, ceci pour ménager une transition avec la croisée du transept où débute la partie gothique de l'édifice (chœur et transept). La nef frappe par sa grande clarté. Cela est dû à la position de l'édifice au sommet d'une colline abondamment baignée par les rayons du soleil, la présence de fenêtres hautes donnant directement dans le vaisseau et par l'absence de vitraux. Les colonnes engagées dans les piles de la nef et du narthex sont surmontées de superbes chapiteaux sculptés datant du XIIe siècle. Ces remarquables sculptures datent des années 1125-1140. Ils représentent une série de thèmes et sujets bibliques, mythologiques ou fantastiques d'une grande richesse. L'ensemble des 118 chapiteaux de la basilique (94 pour la nef et 24 pour le narthex) est le plus important de la Bourgogne avec celui de la cathédrale Saint-Lazare d'Autun.

Construit à la fin du XIIe siècle, le chœur est de style gothique primitif. Son élévation est à trois niveaux : grandes arcades, triforium aveugle et fenêtres hautes. Il est baigné d'un flot de lumière et donne une grande impression de verticalité. Il est entouré d'un déambulatoire sur lequel s'ouvrent neuf chapelles, gothiques elles aussi et dotées de grandes fenêtres vitrées, contribuant à inonder le chœur de lumière. Le chœur est plus élevé que la nef. Sa hauteur sous voûte est de 22 mètres contre 18,55 pour la nef. Le dépouillement est extrême, l'austérité est quasi totale. Onze colonnes encadrent ce chœur ; elles représenteraient les onze apôtres rassemblés autour du Christ, lors de la Dernière Cène, après le départ de Judas.

A gauche du choeur, de petits escaliers étroits mènent directement à la crypte***. De plan trapézoïdal, elle est couverte de voûtes d’arêtes supportées par deux files de colonnes qui déterminent trois vaisseaux de sept travées. Elle mesure 19 mètres de long sur 9 mètres 20 de large.

Des bâtiments monastiques accolés à la basilique, il ne reste rien. Aussi, poursuit-on la visite en allant se promener dans les jardins surplombant la colline et la vallée où courent la Cure et l'Yonne, en contrebas. Combien de souvenirs dans ces jardins, de fantômes merveilleux qui glissent entre les quelques arbres qui peuplent ce promontoire ? Aurèle est là, sans doute, nichée quelque part près de la table d'orientation, cheveux cuivrés au vent et sourire asiatique...

Enfin, comment quitter Vezelay sans faire un tour dans le village, cité médiévale*** qui regorge de rues étroites, toutes tirées vers le sommet de la colline où se dresse la basilique... Ici, c'est le paradis des petits artisans, des artistes-peintres, des cavistes et des cafetiers. La visite est agréable, les maisons toutes différentes, la treille coure le long des façades. On peut y visiter les anciens remparts bien sûr, les églises Saint-Etienne et Saint-Pierre ou la chapelle de la Cordelle.

La nuit tombe. Il est grand temps d'aller dîner avec Aurélie et Blandine. Resto très sympa et super repas. Génial !

A la nuit tombée, impossible de résister à l'envie de faire quelques derniers clichés de la basilique illuminée. La clarté de lune donne une lumière incroyable à la cité médiévale.

 

 

 
 
 

 
Dernières destinations